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Sculptures, RIERA CARROSI COLOMBANI.



Le dieu PAN




 
























je suis le dieu Pan,  protecteur de la totalité de la nature. 
Pan en Grec archaïque signifie

nourricier. Je suis le dieu de tout, le fils de Jupiter
 et de la nymphe Thymbris , pour les uns,

ou de Mercure pour les autres, mais également fils de 
Zeus ou d'Apollon, ma mère peut être aussi Callisto. 
Je fus abandonné par une d'entre elles, 

puis recueilli par les nymphes. 

Né sur le mont Cyllène en Arcadie, région isolée du Péloponnèse, 
ou je rendais les oracles.

J'ai un sanctuaire au mont Lycée, on me célébrait, 
on m'offrait du miel et du lait de chèvre ...












. .Il est vrai que je ne suis pas beau, mais je suis divin ; Un dieu au buste d'homme et aux pieds de bouc, une barbe et une chevelure négligée, sans oublier mes oreilles d'équidé et de petites cornes, mon apparence répugne. J'apporte crainte et terreur, à ma vue ma mère s'est enfuie.
Suis-je faune où satyre ? peut être les deux
.








Il y a fort longtemps dans la littérature latine, on m'appelait Faunus (qui veut dire bienfaisant). HERMES fut fière de me montrer aux dieux de l' OLYMPE, je suis dit-on un dieu lubrique qui poursuit les nymphes de mes ardeurs amoureuses. Les grecs me considéraient comme un dieu de la fertilité. Selon OVIDE, dans les métamorphoses, PAN a partagé le goût de la musique avec APOLLON, mais ne possédait pas son talent. En Lydie, il perdit un concours contre APOLLON jugé vainqueur, par TMOLOS roi de Lydie.







J'ai semé la panique dans les rangs des géants, lors d'un affrontement avec les dieux. Mon nom PAN, donna le mot panique. Je suis aussi le personnage favori des poètes bucoliques. Je suis le seul dieu à avoir connu, un jour la mort. Mais selon d'autres légendes, je n'aime pas l'Olympe, les dieux se moquent de moi, de mon aspect. Je préfère vivre dans les forêts et les bois en compagnie des satyres, des nymphes et d'autres divinités de la nature.






Mes amours sont célèbres, parmi les plus connus celui de la nymphe ECHO, sa voix merveilleuse rendait amoureux tous les hommes, je pris sa voix et l'éparpillai sur toute la terre, il n'en reste que l'écho!. La nymphe EUPHEME qui me donna un fils, CROTOS qui deviendra constellation du sagittaire. La déesse de la lune SELENE, que j'ai séduit en lui promettant une toison de laine blanche. Et puis, et puis, et puis.....Mon amour le plus connu, c'est l'amour déçu de la nymphe STYRINX.







Au sortie d'un bois solitaire prés du fleuve LADON, parmi les églantiers érubescents et les roseaux d'or aux plumets d'argent, Je surpris la nymphe STYRINX se baignant nue, dans les eaux paisibles du Ladon.
Elle avait la candeur indécente de RHEA.
Oh! nymphe d'albâtre, pour quoi fuir mon désir!
Oh! nymphe aimée, je suis ivre de ton parfum les yeux trempés de beautés, étrange pâleur.
Tu fuis, Ôh maligne STYRINX, en ces roseaux d'or aux plumets d'argent.
Je cours les bras tendus vers cette blanche forme divine.
Mais implorant le secours des naïades, la nymphe STYRINX se métamorphose en roseaux d'or aux plumets d'argent.







Tu fuis, Ôh maligne STYRINX, en ces roseaux d'or aux plumets d'argent.





Dans mes bras seulement une touffe de roseaux! Poussant un énorme soupir l'air sonna à travers les roseaux brisés, produisant une mélodieuse plainte qui me séduit. En souvenir de cet amour déçu, je confectionnais une flûte faîte de roseaux de différentes longueurs, assemblés avec de la cire. Je lui donnais le nom de STYRINX; ce sera le moyen de converser éternellement avec elle. Voilà l'histoire de la flute de PAN.








Dans le dictionnaire des symboles.(j.Chevalier et A. GEERBRA. édit: R.LAFFONT.)

....Son nom , PAN, qui signifie tout, lui fut donné par les dieux, nom seulement parce que tout, lui ressemble dans une certaine mesure par leur avidité; mais aussi parce qu'il incarne une tendance propre à tout l'univers. Il serait le dieu de tout de la vie.
Il a donné son nom au mot panique, cette terreur qui se répand dans toute la nature et dans tout l'être, au sentiment de la présence de ce dieu qui trouble l'esprit et affole les sens. Dépouillé de cette sensualité primaire irrépressible, il personnifiera plus tard le grand tout d'un certain être.
Des philosophes néoplatoniciens et chrétiens feront de lui la synthèse du paganisme. PLUTARQUE rapporte une légende : Des voix mystérieuses entendues par un navigateur, annonçaient en pleine mer la mort du GRAND PAN. C'était sans doute la mort des dieux païens, résumés dans sa personne, que les plaintes de la mer faisaient présager, à l'avènement de l'ère nouvelle, et qui glaçaient d'épouvante tout le monde gréco-romain.
L'expression "Pan, le Grand Pan est mort" est passé dans la langue pour signifier la fin d'une société. les ombres en dissolution. la mort de Pan symbolise la fin des institutions. Curieuse évolution d'un symbole qui passe du débridement sexuel à un ordre social, dont la disparition entrevue plonge dans le désespoir, parce qu'il a perdu son énergie vitale.





Poésies de M.A Girard de Saint-Amant

Au bon Pan qui dans un magrets
Vit sa maîtresse en vain aimée
En frêles roseaux transformée ;
De quoi, pour chanter son tourment,
Il fit à l'heure un instrument
Qui ne dit mot quand on le touche
Si l'on ne le porte à la bouche,
Essayant ainsi d'apaiser
Son ardeur par quelque baiser.






.VICTOR HUGO.
LA LÉGENDE DES SIÈCLES.
 
Le SATYRE. (Prologue)


Un satyre habitait l'Olympe, retiré
Dans le grand bois sauvage au pied du mont sacré;
Il vivait là, chassant, rêvant, parmi les branches;
Nuit et jour, poursuivant les vagues formes blanches,
Il tenait à l'affût les douze ou quinze sens
Qu'un faune peut braquer sur les plaisirs passants.
Qu'était-ce que ce faune ? On l'ignorait ; et Flore
Ne le connaissait point, ni Vesper, ni l'Aurore
Qui sais tout, surprenant le regard du réveil;
On avait beau parler à l'églantier vermeil,
Interroger le nid, questionner le souffle,
Personne ne savait le nom de ce maroufle.
Les sorciers dénombraient presque tous les sylvains;
Les aegipans étant fameux comme les vins,
En voyant la colline on nommait le satyre;
On connaissait Stulcas, faune de Pallantyre,
Grès, qui, le soir, riait sur Ménale assis,
Bos, l'aegipan de Crète ; on entendait Chrysis,
Sylvain du Ptyx que l'homme appelle Janicule,
Qui jouait de la flûte au fond du crépuscule;
Anthrops, faune du Pinde, était cité partout;
Celui-ci, nulle part ; les uns le disaient loup ;
D'autres le disaient dieu, prétendant s'y connaître;
Mais, en tout cas, qu'il fût tout ce qu'il pouvait être,
C'était un garnement de
dieu fort mal famé






Tous craignait ce sylvain à toute heure allumé;
La bacchante elle-même en tremblait; les napées
S’aillaient blottir aux trous des roches escarpées;
Écho barricadait son antre trop peu sûr;
Pour ce songeur velu, fait de fange et d'azur,
L’andryade en sa grotte était dans une alcôve;
De la forêt profonde il était l'amant fauve;
Sournois, pour se jeter sur elle, il profitait
Du moment où la nymphe, à l'heure où tout se tait,
Éclatante, apparaît dans le miroir des sources;
Il arrêtait Lycère et Chloé dans leurs courses:
Il guettait, dans les lacs qu'ombrage le bouleau,
La naïade qu'on voit radieuse sous l'eau
Comme une étoile ayant la forme d'une femme;
Son œil lascif errait la nuit comme une flamme;







Il pillait les appas splendides de l'été;
Il adorait la fleur, cette naïveté;
Il couvait d'une tendre et vaste convoitise
Le muguet, le troène embaumé, le cytise,
Et ne s'endormait pas même avec le pavot;
Ce libertin était à la rose dévot;
Il était fort infâme au mois de mai ; cet être
Traitait, regardant tout comme par la fenêtre,
Flore de mijaurée et Zéphyr de marmot;
Si l'eau murmurait : -J'aime!- il la prenait au mot,
Et saisissait l'Ondée en fuite sous les herbes ;
Ivre de leurs parfums, vautré parmi leurs gerbes,
Il faisait une telle orgie avec les lys,
Les myrtes, les sorbiers de ses baisers pâlis,
Et de telles amours, que, témoin du désordre,
Le chardon, ce jaloux, s'efforçait de le mordre;
Il s'était si crûment dans les excès plongé
Qu'il était dénoncé par la caille et le geai;
Son bras, toujours tendu vers quelque blonde tresse,










Traversait l'ombre ; après les mois de sécheresse,
Les rivières, qui n'ont qu'un voile de vapeur,
Allant remplir leur urne à la pluie, avaient peur
De rencontrer sa face effrontée et cornue;
Un jour, se croyant seule et s'étant mise nue
Pour se baigner au flot d'un ruisseau clair, Psyché
L'aperçut tout à coup dans les feuilles caché,
Et s'enfuit, et s'en alla plaindre dans l'empyrée;
Il avait l'innocence impudique de Rhée;
Son caprice, à la fois divin et bestial,
Montait jusqu'au rocher sacré de l'idéal,
Car partout où l'oiseau vole, la chèvre y grimpe;
Ce faune débraillait la forêt de l'Olympe;
Et, de plus, il était voleur, l'aventurier.
Hercule alla le  prendre au fond de son terrier,
Et l'amena devant Jupiter par l'oreille.


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Poésies de M.A Girard de Saint-Amant


Au bon Pan qui dans un magrets
Vit sa maîtresse en vain aimée
En frêles roseaux transformée ;
De quoi, pour chanter son tourment,
Il fit à l'heure un instrument
Qui ne dit mot quand on le touche
Si l'on ne le porte à la bouche,
Essayant ainsi d'apaiser
Son ardeur par quelque baiser.







Gracieux fils de Pan ! Autour de ton front couronné de fleurettes et de baies tes yeux, des boules précieuses, remuent. Tachées de lies brunes, tes joues se creusent. Tes crocs luisent. Ta poitrine ressemble à une cithare, des tintements circulent dans tes bras blonds. Ton cœur bat dans ce ventre où dort le double sexe. Promène-toi, la nuit, en mouvant doucement cette cuisse, cette seconde cuisse et cette jambe de gauche.

Arthur RIMBAUD







 

Tête de faune

Dans la feuillée, écrin vert taché d'or,
Dans la feuillée incertaine et fleurie
De fleurs splendides où le baiser dort,
Vif et crevant l'exquise broderie,

Un faune effaré montre ses deux yeux
Et mord les fleurs rouges de ses dents blanches.
Brunie et sanglante ainsi qu'un vin vieux,
Sa lèvre éclate en rires sous les branches.

Et quand il a fui - tel qu'un écureuil -
Son rire tremble encore à chaque feuille,
Et l'on voit épeuré par un bouvreuil
Le Baiser d'or du Bois, qui se recueille.


Arthur Rimbaud    (1854-1891)






HOMÈRE


HYMNE XVIII

À Pan

Muse, célèbre le fils chéri de Mercure, Pan aux pieds de chèvre, au front armé de deux cornes, aux sons retentissants, et qui, sous la fraîcheur du bocage, se mêle aux chœurs des Nymphes : celles-ci, franchissant les hautes montagnes, adressent leurs prières à Pan, dieu champêtre à la chevelure superbe mais négligée. Il reçut en partage les monts couverts de neiges et les sentiers rocailleux ; il marche de tous côtés à travers les épaisses broussailles ; tantôt il gravit les roches escarpées, et de leurs cimes élancées il se plaît à contempler les troupeaux. Souvent il s'élance sur les montagnes couronnées de blanches vapeurs ; souvent, dans les vallons, il poursuit et immole les bêtes sauvages qui ne peuvent se dérober à ses regards perçants ; d'autres fois, lorsque la nuit approche, seul, revenant de la chasse, il soupire sur ses chalumeaux un air mélodieux. L'oiseau qui sous la feuillée du printemps fleuri, répète d'une voix plaintive sa douce chanson ne l'emporte point sur cette divinité.
Alors se réunissent avec lui à pas pressés, auprès d'une fontaine profonde, les Nymphes des montagnes, à la voix éclatante. Écho fait résonner le sommet des monts ; le dieu se mêle au hasard au chœur des danses, et sans les rompre les pénètre d'un pas léger ; ses épaules sont couvertes d'une peau de lynx, son âme est réjouie par les accents mélodieux. Elles dansent ainsi dans une molle prairie où l'herbe touffue est embaumée du safran et de l'odorante hyacinthe. Dans leurs hymnes les Nymphes célèbrent et les dieux fortunés et le vaste Olympe, mais elles chantent surtout le bienveillant Mercure, rapide messager des dieux.
C'est lui qui vint dans l'Arcadie, source d'abondantes fontaines et féconde en troupeaux : là s'élève le champ sacré de Cyllène ; en ces lieux, lui, dieu puissant, garda les blanches brebis d'un simple mortel, car il avait conçu le plus vif désir de s'unir à une belle nymphe, fille de Dryops. Leur doux hymen enfin s'accomplit : cette jeune nymphe donna le jour au fils de Mercure, enfant étrange à voir, enfant aux pieds de chèvre, au front armé de deux cornes, aux sons retentissants, au sourire aimable. À cette vue la nourrice abandonne l'enfant et prend aussitôt la fuite ; ce regard horrible et cette barbe épaisse l'épouvantèrent : mais le bienveillant Mercure le recevant aussitôt le prend dans ses mains, et son âme en ressentit une grande joie. Il arrive ainsi au séjour des Immortels en cachant soigneusement son fils dans la peau velue d'un lièvre de montagne : se plaçant devant Jupiter et les autres divinités il leur montre le jeune enfant. Tous les Immortels se réjouissent à cette vue, surtout Bacchus. Ils le nommèrent Pan, car pour tous il fut un sujet de joie.
Salut, ô roi, je vous implore en ces vers ; je me souviendrai toujours de vous, et je vais dire un autre chant.





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BIBLIOGRAPHIE


WIKIPÉDIA

VICTOR HUGO La légende des siècles
les petites épopées (Les Classiques)
Notes par Claude Millet

 
 
Sculptures Tête de faune, dessins
Le Dieu PAN
 
J.C Riera Carrosi Colombani


ŒUVRES D'HOMÈRE.

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